Toujours dans le cadre de la « scène ouverte aux artistes insulaires » Stéphani Slimani nous revient pour nous proposer un récital poétique accompagné de son musicien Benoît Olive et de sa marionnette ce jeudi 20 août 2020 à 21h15.
Elles ne sont ni belles, ni désirables, ni maternelles. Leur peau n’est pas douce et leurs cheveux ne sont pas brillants. Elles n’ont rien à montrer. Criminelles, créatures ou vengeresses, ces femmes se racontent au travers de huit portraits. Récits d’une féminité puissante et obscure, où la voix, la danse et la musique forment un oratorio hypnotique et dérangeant.
IL ME RESTE MOI [et c’est bien assez]
MUSIQUE : Benoît Olive
TEXTES ET RÉCIT : Stéphanie Slimani
MISE EN SCÈNE : Océane Fillion
MARIONNETTE Créée en collaboration avec Natacha Belova
DURÉE 1h30

À PROPOS : Si les questions autour de la féminité, de la place des femmes et de leurs luttes se font écho dans notre quotidien, c’est bien souvent le mot « victime » qui revient et résonne. Dans cette création, les femmes qui y sont racontées ne se posent pas ainsi. Ici, les portraits racontent, bien au-delà, des personnalités puissantes et obscures, femmes créatures, vengeresses, sorcières, meurtrières, sang, sueur et poils, tentacules et venin, voyage à intérieur des corps, des rages, des victoires et des abîmes aussi.
En huit tableaux, les mots se mêlent et glissent dans la musique, hypnotique, parfois sensuelle ou inquiétante. C’est une plongée au coeur des éléments les plus sombres de la féminité. De ce que bien souvent on cherche à taire, à rejeter en disant « Ce sont des monstres, des folles ». Ici, on ne tait rien, on ne cache rien des aspects les plus biologiques ou durs de la féminité et de la maternité. On ne juge pas non plus.
A la première personne, Stéphanie Slimani raconte seulement. Il ne s’agit pas de dénoncer ou de faire une tribune féministe, mais donner à entendre des histoires universelles. Ces femmes existent. Entendez-les. La musique de Benoît Olive est littéralement entrelacée aux mots de Stéphanie Slimani, glissant le spectateur dans un voyage sombre et sensuel. La marionnette à taille humaine (créée en collaboration avec Natacha Belova, «Tchaïka»), par sa beauté froide et inanimée, emmène aussi le spectateur au plus près de la fascination pour l’étrange, pour le morbide, telles les belles endormies, ouvertes, offertes exposées dans les musées de cire. Que reste-t-il aux femmes lorsqu’elles pensent avoir tout perdu ? Médée, à cette question, répond à sa nourrice : « il me reste moi, moi, et c’est assez »